Acharnement médiatique dans le traitement de l'affaire Jarraya
Le procureur général de la Direction de la justice militaire a dénoncé mardi l’acharnement de certains médias à s’ingérer dans l’affaire confiée au premier bureau du Tribunal militaire permanent de première instance de Tunis et inculpant l’homme d’affaire Chafik Jarraya pour atteinte à la sûreté de l’Etat et trahison.
Selon lui, le traitement médiatique de cette affaire s’apparente à une campagne méthodique orchestrée contre l’institution judiciaire militaire dans le dessein de l’embourber dans les tiraillements politiques.
L’une des chaînes de télévision persiste à diffuser des informations erronées sur l’affaire pour lui conférer un caractère politique et tenter d’y impliquer le ministre de la Défense nationale en place, a-t-il accusé.
" Cette chaîne est allée jusqu’à prétendre que le ministre de la Défense s’attache à confier cette affaire à la justice militaire ", a-t-il ajouté, faisant remarquer que cette affaire a été confiée à la justice militaire avant même que le ministre de la Défense ne prend ses fonctions à la tête du département.
De surcroit, le ministre n’est pas compétent pour engager une action publique dans ce domaine, a-t-il tenu à préciser.
Le paquet militaire s’est saisi de l’affaire en vertu du décret-loi 2011-70 signé dans le cadre de la réforme du système de la justice militaire, a-t-il encore expliqué.
D’après le procureur général militaire, la campagne est aussi allée jusqu’à remettre en doute l’intégrité, la neutralité et l’indépendance de la justice militaire, prétendant que " l’affaire est montée de toutes pièces ".
En conclusion, le procureur général de la Direction de la justice militaire a appelé tous les intervenants et plus particulièrement les professionnels à s’abstenir de s’ingérer dans les affaires de la justice et de remettre en doute son intégrité et à cesser les techniques de manipulation et de surenchères qui, a-t-il dit, " ne peuvent aucunement perturber le bon déroulement de l’affaire ".