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Révocation de 57 juges: Les réactions

Plusieurs personnalités pubmliques et politiques ont réagi au décret présidentiel ordonnant le limogeage de 57 magistrats.

Le coordinateur de «Citoyens contre le coup d’Etat», Jawhar Ben Mbarek, a écrit sur sa page facebook que le Président de la République s'est proclamé le juge des juges, alors qu'il affirme ne pas s'immiscer dans la magistrature.

L'ancien dirigeant d'Ennahdha et ex ministre de la Santé, Abdellatif Mekki, a quant à lui, crié au "carnage dans le corps de la magistrature".

Il a, également, écrit: "Nous n'intervenons pas dans la justice mais elle obéit aux instructions".
Mekki estime que ce décret s'explique par une volonté de Saïed d'emprisonner ses opposants et ceux qui rejettent son projet tyrannique.

"Depuis hier, je lis des témoignages de gens qui connaissent de près certains juges révoqués. Selon eux, ces magistrats sont connus par leur intégrité et leur professionnalisme. Ils ont défendu l'indépendance de la justice contre la volonté de Saïed de s'en déclarer le contrôleur", déplore-t-il.


Le député d’Attayar, Nabil Hajji, a publié un statut considérant que ce décret enfreint la loi.  « Ceci, signifie-t-il que la justice était corrompue à cause de ces 57 magistrats ? », a-t-il écrit.

Le député s’est, également, posé plusiuers questions sur les conséquences de cette décision en évoquant la possibilité de se soumettre au chef de l’Etat par peur d’être révoqué.
Il a, d'autre part, rappelé que l’article 20 du décret n°11 du 12 février 2022 portant sur la création du conseil provisoire de la magistrature autorisait le président de la République à présenter un rapport au sujet d’un magistrat soupçonné de corruption et que le conseil provisoire statuait sur une possible révocation. « Pourquoi n’a-t-il pas appliqué ce mécanisme ?"
Nabil Hajji a estimé que le président cherchait à faire main mise sur la magistrature et la justice en les rendant  une simple fonction sous son contrôle.


Dans la dérision, le député Hichem Ajbouni a, quant à lui, considéré que le chef de l’Etat aurait dû révoquer la totalité des magistrats et se proclamer  seul et unique juge.


L’ancienne magistrate, Kalthoum Kennou a affirmé qu’elle aurait fait partie de cette liste si elle avait continué à exercer jusqu’à aujourd’hui. Elle a assuré que certains magistrats mentionnés dans la liste avaient été révoqués en raison de leur opposition à Kaïs Saïed et non-pas suite à des affaires de corruption.

La militante et présidente de la Commission des libertés individuelles et de l'égalité (Colibe), Bochra Belhaj Hmida, s’est, quant à elle, interrogée sur la différence entre les révocations opérées par Noureddine Bhiri lorsqu’il était ministre de la Justice et celles du Président de la République. Rappelant que plusieurs d’entre eux avaient repris leurs fonctions par la suite.