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La Tunisie commémore le 16e anniversaire de la mort du leader Habib Bourguiba

La Tunisie commémore aujourd’hui le 16e anniversaire de la mort du leader historique, Habib Bourguiba, décédé le 6 avril 2000, le leader Habib Bourguiba Monastir, sa ville natale à environ 97 ans. Il fut le premier Président de la République tunisienne entre 1957 et 1987.

Retour sur le parcours d'un chef d'État pas comme les autres...
Fils d'un officier de l'armée symbolique que l'occupant français avait accordée au bey de Tunis, Habib Bourguiba est né  probablement le 3 août 1903 à Monastir, dans une famille de condition modeste. Son certificat d'études primaires à l'école Sadikienne en poche, il avait fait  ses études secondaires au Collège Sadiki à Tunis où il avait décroché le Brevet d'arabe avant de s'inscrire au Lycée Carnot où il a obtenu son Baccalauréat, en 1924.

C’est à Sorbonne (Paris)  qu’il a poursuivi  ses études supérieures à la Faculté de Droit et à l'Institut d'Etudes Politiques. En 1927, il y a obtenu sa licence en Droit et le Diplôme supérieur d'Etudes Politiques. Lors de son séjour il a rencontré  en France, Mathilde, qu'il épousa en 1927…

Les évènements du 9 avril 1938
De retour en Tunisie, il a  exercé  la profession d'avocat. Il a aussi participé à la rédaction de nombreux articles dans les journaux nationalistes qui paraissaient à l'époque. Le  9 avril 1938, le mouvement national a  fait face à des événements sanglants et à la suite desquels  Habib Bourguiba et ses compagnons furent arrêtés et détenus et interrogé pour conspiration contre la sûreté de l'Etat, avant d'être transféré à la prison de Téboursouk puis à des prisons en France.

En 1945,  il s’installe au Caire, il y participe à la fondation du Bureau du Maghreb Arabe, avant de repartir pour New York, en décembre 1946, afin de faire connaître la cause de la Tunisie aux Nations Unies. Bourguiba a visité de nombreux pays et  a connu  une carrière diplomatique brillante. Il rentre en Tunisie en septembre 1949, avant de partir de  nouveau pour la France en vue de gagner des sympathisants au sein de la gauche française et de faire connaître davantage le mouvement nationaliste tunisien.

Les résultats ne furent pas à la mesure des attentes des nationalistes puisqu'ils débouchèrent sur le Mémorandum du 15 décembre 1951 imposant la co-souveraineté. Rejeté ouvertement par Habib Bourguiba cette premier refus « clair » fut l'une des premières étincelles de la révolution armée, qui éclata le 18 janvier 1952, en parallèle, le Congrès extraordinaire du Parti dont le Résident Général Jean de Hautecloque avait interdit l'organisation  fut tenu dans la clandestinité et  allait réclamer l'indépendance.

Bourguiba fut alors éloigné à Tabarka, puis à La Galite où il passa deux années en exil, mais conserva le contact avec les patriotes qu'il appelait à la résistance et à la persévérance dans le combat. Le 4 mars 1954, il fut transféré à l'île de Groix et dans des endroits proches de Paris après  le rejet des réformes de Pierre Voisard, de loin  il continuait toujours  de suivre l'évolution de la cause tunisienne. Arrivé au pouvoir en France, le 18 juin 1954, Pierre Mendès-France effectua une visite en Tunisie et le fameux discours du 31 juillet 1954 dans lequel il annonça que son Gouvernement reconnaissait l'autonomie interne de la Tunisie.

Un Gouvernement intérimaire fut alors constitué en vue des pourparlers, avec la participation de trois membres du Parti du Néo-Destour, le Traité de l'autonomie interne, fut signé le 3 juin 1955. Entre Habib Bourguiba et le Secrétaire général du Néo-Destour, Salah Ben Youssef un désaccord éclata, ce dernier  considérait que les accords de l'autonomie interne constituaient un pas en arrière… Une scission dans les rangs des militants et de fissurer l'unité nationale s’est alors produite. Le 15 octobre 1955 s’est tenu le congrès que le Néo-Destour. Quelques mois plus tard, le Gouvernement tunisien engagea des pourparlers qui s'achevèrent par la signature du Protocole du 20 mars 1956.

La constitution d'un état moderne:
 Le 8 avril 1956, il fut procédé à l'élection de l'Assemblée Nationale Constituante dont le Leader Habib Bourguiba fut le premier président. Le 14 avril 1956, il fut chargé de former le premier gouvernement de la Tunisie indépendante. Le 25 juillet 1957, était proclamé le régime républicain et Bourguiba devenait Président de la République. Il entama alors la mise en place de plusieurs réformes  notamment la propagation de l'enseignement et la promulgation du Code du statut personnel.

Le pays fut divisé en 14 provinces, appelées Gouvernorats, dotés d'une administration moderne  et il se résolut à changer d'orientation économique à partir d'octobre 1969. Les femmes accédèrent   aussi à  un statut privilégié dans le monde arabe, dépassant même celui des Françaises dans certains domaines. La polygamie fut interdite, le divorce autorisé et l'avortement légalisé.

Habib Bourguiba a  divorcé de Mathilde puis épousa. Lors de la tenue du deuxième congrès, convoqué à Monastir, le 12 septembre 1974, Bourguiba et dont  les orientations des assises du congrès du Parti Socialiste Destourien  lui avaient déplu,  a décidé d'amender la Constitution de façon à instituer la présidence à vie au bénéfice du Leader Habib Bourguiba. Au milieu des années 80 des convulsions politiques, sociales ou économiques, se sont  amplifiées.

La destitution du 7 novembre 1987
La situation devient encore plus complexe avec l'âge avancé d’Habib Bourguiba, l'aggravation de son état de santé et son incapacité de gérer les affaires de l'Etat, attisaient les convoitises de tous ceux qui, autour de lui lorgnaient  sur la succession tant convoitée. Une  crise politique et sociale a vu le jour et la situation économique s’est aggravée. Cette situation favorisa la montée de l'Islamisme. Zine El Abidine Ben Ali, nommé Premier Ministre, le 2 octobre 1987 a fini par intervenir, le 7 novembre de la même année.

Certificats médicaux à l'appui, il destitua le Président Bourguiba, "jugé sénile", et s’empara du pouvoir à l'issue d'un "coup d'État médical", l'unique dans les annales du monde arabe...

 

Il a été dans un premier temps, assigné à résidence au palais de Mornag avant d’être transféré le 22 octobre 1988 à Monastir où il a vécu avec sa famille jusqu'à la fin de ses jours.

Seize ans après sa mort, Bourguiba qui a marqué l’Histoire de son empreinte et fut l'un des chefs historiques qui a conduit son pays à l'indépendance et à la liberté reste toujours vivant dans les esprits des tunisiens…