R. Mouakher: Il est temps de donner une chance aux jeunes compétences
Riadh Mouakher, dirigeant à Afek Tounes était l'invité de Midi Show de ce lundi 1er août 2016. Mouakher a parlé de la participation d’Afek à la formation d'un gouvernement d'unité nationale.
Il a dit que l’initiative est venue parce que le gouvernement a travaillé pendant 18 mois et que son bilan a donné des résultats mitigés, mais pas à la hauteur des attentes. "Les résultats du Gouvernement Essid sont relativement bons, notamment concernant le dossier de la sécurité. Nonobstant, il n’y a pas de réussites absolues et d’échecs absolus. Sauf que la Tunisie souffre d’une véritable crise financière et les résultats économiques ne sont pas à la hauteur des attentes. Certes, les gens, voulaient d’abord la sécurité, mais par la suite, ils voulaient qu'on passe à la deuxième étape: celle de la prospérité économique. Et le gouvernement Essid n’a pas réussi à le faire. D’où l’initiative ! », explique-til.
Il a ajouté que durant le Conseil National du parti ils ont abordé la formation du prochain gouvernement. « On a réfléchi à la prochaine étape. Et Afek ne pense pas à la participation au pouvoir. Le parti est plutôt centré sur la participation morale et les caractéristiques requises pour la réussite de la prochaine étape », précise-t-il.
Portrait-robot du chef du gouvernement
Le chef du gouvernement doit âtre audacieux, dit Riadh Mouaker. Et d’ajouter que le chef doit être un robuste leadership, une personnalité imposante et audacieuse qui saura choisir et soutenir ses ministres.
« Le chef doit avoir la force de convaincre. Nous allons affronter une période difficile et on a besoin d’un leader qui nous donne confiance en, demain, qui a un programme à long terme. Il doit se doter de la force de convaincre et montrer aux gens qu’il est efficace.
Il est redevable d’agir et de résoudre quelques dossiers épineux, par exemple, concernant la lutte contre la corruption. Et ce, pour montrer son pouvoir et sa vision. En outre, le chef du gouvernement doit être soutenu par ses ministres et ses derniers doivent aussi soutenir leur chef. Il doit y avoir un soutien mutuel. Chose qui n’existait pas vraiment au gouvernement Essid ».
Mouakher ajoute que si un chef ne peut pas assumer la mission difficile qui l’attend, il est redevable, dès le départ, d’avoir l’audace de reconnaitre qu’il en est incapable. Il a précisé qu’un politicien doit être préparé à la pression, et être prêt à imposer sa politique, même sans avoir le soutien de tous. « Ce n’est pas une tâche facile, mais un chef de gouvernement doit savoir à quoi s’en tenir », dit-il !
Afek assumera son rôle
L’invité de Ben Doua dit, par ailleurs, que son parti sera présent au dialogue et qu’il tentera de se faire entendre pour que les fondements de la réussite soient existantes. « Le cas échéant, Afek se retirera du dialogue », dit-il. Il a ajouté qu’Afek ne proposera pas de noms, mais participera au dialogue sur la liste des personnes proposées.
Il a estimé que les partis politiques sont faibles, « Dans un régime parlementaire, ceci créé un déséquilibre parce qu’aucun parti n’est assez fort à présent. Il n’y a pas un seul système qui marche sans force des partis. Je pense qu’il faut que les gens compétents adhèrent aux partis. C’est ainsi que marche la vie politique dans les pays développés.
Pourquoi être ou bien technocrate ou bien un politique ? On peut très bien être les deux à la fois ! Certaines compétences existent dans les partis et restent, hélas, cachés et petits. Il faut être pragmatique et les laisser avancer et servir le pays. Il faut une ouverture sur la société civile et plus de participation de femmes.
Hommes de la situation
L’animatrice, Amina Ben Doua, a demandé l’avis de Riadh Mouakher concernant quelques noms évoqués comme probable chef du prochain gouvernement. Il s’agit d’Ahmed Nejib Chebbi, de Kamel Ennabli, de Hédi Belarbi, de Néji Jalloul et de Youssef Chahed.
Pour ce qui est de Chebbi, Mouakher dit qu’il possède nombres de qualifications, qu’il s’agit d’une personnalité politique très respectable, mais que l’aspect économique lui manque.
Il en est de même pour son avis sur Neji Jalloul. Mouakher le qualifie comme un personnage populaire qui a la force de convaincre, il le juge d’homme politique qui réussit et qui a une ouverture sur les autres blocs parlementaires, mais pense qu’il lui manque la culture économique requise.
Pour ce qui est de Kamel Ennabli et de Hédi Belarbi, Moukher pense qu’il s’agit de bons économistes, mais que c’est le volet politique qui leur manque
Toutefois, en jugeant la qualification de Youssef Chahed, il dit qu’il s’agit d’un excellent jeune, qui a de l’avenir, et que les deux volets économiques et politiques existent chez lui, « reste à savoir s’il a le leadership fort », dit-il.