Explosion de la circulation du cash... Causes et conséquences
L'expert en affaires bancaires Soufiène Lourimi a expliqué dans Midi Show de ce mercredi 26 février 2025, que la Banque centrale suit au quotidien, de manière précise et rigoureuse, les flux monétaires en circulation au quotidien.
Il a souligné qu’entre 2019 et 2024, la Tunisie a enregistré une progression annuelle de 9 à 10% des liquidités en circulation. Toutefois, le dépassement inédit du seuil des 23 000 milliards de dinars en espèces, entre le 31 décembre 2024 et le 25 février 2025, marque une accélération sans précédent.
"Cette explosion de la circulation du cash peut s’expliquer, en partie, par les périodes festives et les saisons commerciales, où les transactions en espèces sont plus fréquentes", a dit l'expert.
Nouvelle loi sur les chèques, tournant majeur
Selon ce dernier, le facteur clé derrière cette hausse exceptionnelle est l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur les chèques. Il a révélé que la compensation quotidiennes est passée d’une moyenne de 100 000 chèques en 2024 à seulement 19 000, hier mardi, dont seulement 1400 ont été traités via la plateforme électronique.
Face à ces restrictions, les entreprises et les commerçants se tournent désormais massivement vers l’utilisation des traites (effets de commerce), dont le volume a explosé.
Impact direct sur l’économie
Lourimi a, dans ce sens, alerté sur les conséquences économiques préoccupantes de cette montée en flèche du cash, à savoir :
- Un manque à gagner fiscal colossal m, l’essor des transactions en espèces favorisant l’évasion fiscale et privant ainsi l’État de recettes importantes.
- Un frein au financement de l’économie, avec une part croissante de la monnaie circulant hors du système bancaire; ce qui fait chuter les dépôts bancaires et réduit la capacité des banques à accorder des crédits aux entreprises et aux investisseurs.
Aussi l'invité de Midi Show a-t-il mis en garde contre les risques majeurs que cette situation pèse sur le financement de l’économie tunisienne, appelant à une régulation plus stricte pour limiter les effets négatifs de cette transformation rapide du paysage monétaire.
