La fiscalité fluctuante freine l’investissement...
Le député à l'Assemblée des représentants du peuple, Abderrazak Aouidet, a estimé que la loi de finances actuelle est davantage une loi comptable qu’une loi de développement économique.
Il a expliqué sa position par plusieurs indicateurs, notamment l'absence d'un plan national pour résoudre le dossier du phosphate, dont la production est passée de huit millions de tonnes en 2010 à environ trois, en 2024.
Dans une déclaration à Mosaïque FM, Aouidet a ajouté que les slogans de la révolution sont devenus des slogans de l'État, tels que ceux relatifs à la souveraineté nationale et à l'indépendance de la décision nationale. Il a affirmé qu'il est difficile de discuter de ces questions, "sans souveraineté alimentaire et énergétique, particulièrement face aux changements climatiques".
Concernant l’échelle fiscale, Aouidet a souligné que la modification annuelle de la base fiscale représente un obstacle pour l'investissement, aussi bien à l'échelle nationale qu'internationale, insistant sur l'importance du rôle de l'État pour créer un environnement favorable.
Il a, également, mis en avant la valeur du travail dans le cycle économique tunisien, dans un contexte où le nombre de titulaires de doctorat au chômage augmente, tout comme le nombre d’heures de travail perdues; un aspect que la loi de finances actuelle n’a pas pris en compte.
Par ailleurs, Aouidat a déclaré que le choix de la Tunisie de ne pas emprunter auprès du Fonds monétaire international ne signifie pas qu’elle est devenue autosuffisante. "L'État tunisien continue de contracter des emprunts auprès de divers organismes avec des taux d’intérêt élevés, ce qui montre que nous ne sommes pas encore en phase de redressement", a-t-il expliqué.
Enfin, il a souligné que le consommateur tunisien paie de nombreux impôts, directs et indirects, tandis que l'économie parallèle représente 52% de la liquidité en circulation, échappant ainsi à l’impôt, car l'État n'a pas pris les mesures nécessaires pour intégrer ce secteur dans l'économie formelle.