Forum de Davos: La Tunisie fait fausse route?
L'économiste Ridha Chkondali a affirmé, dans une publication sur son compte Facebook, que d'après le rapport publié par le Forum de Davos pour l'année 2024, le centre des débats de la session, débutée le lundi 15 janvier, avec la participation de la délégation tunisienne, dirigée par le Premier ministre, Ahmed Hachani, a identifié cinq risques très importants pour la Tunisie cette année, sur lesquels il est nécessaire de se concentrer et de discuter des solutions qui pourraient les atténuer.
Il a expliqué que ces risques se manifestent à travers :
1-La contraction économique et ses répercussions sur la capacité à générer des moyens de subsistance.
2-L'accroissement de la dette publique et son impact sur la durabilité des finances publiques.
3-La grave pénurie d'eau et ses conséquences sur la sécurité alimentaire.
4-La fragilité de l'État et l'incapacité à limiter la croissance du commerce informel.
5-L'inflation monétaire et son impact sur la diminution du pouvoir d'achat.
Dans sa publication, Chkondali a considéré que mettre l'accent sur les rencontres du Premier ministre avec la directrice du Fonds monétaire international (FMI) ou avec les chefs d'État et de gouvernements n'a pas de sens. Selon lui, le Forum de Davos n'est pas une scène pour des négociations avec le FMI ni une opportunité pour mobiliser les financements nécessaires pour combler le déficit budgétaire de l'État pour l'année 2024. C'est plutôt une occasion de présenter la Tunisie comme un climat des affaires propice à attirer les investisseurs étrangers.
Il a souligné que le classement de la Tunisie en termes de compétitivité à Davos, où elle a régressé de plus de 55 places depuis la révolution, ne peut pas convaincre les investisseurs présents en grand nombre lors de ce forum.
Il a ajouté : "Les pays et les gouvernements qui comprennent bien la valeur de ce forum se préparent un an à l'avance pour cet événement mondial en effectuant les réformes nécessaires pour rendre le climat des affaires attractif pour les investissements étrangers. Sans des réformes profondes du climat des affaires, notre participation au Forum de Davos ne changera rien. Au moins, concentrons-nous sur ces risques mentionnés dans le rapport afin de pouvoir les atténuer et réduire leur impact sur notre économie."