languageالعربية

J. Hammami: le prochain gouvernement sera géré depuis Carthage

This browser does not support the video element.

Jilani Hammami, dirigeant au Front populaire était l’invité de Midi Show du lundi 1er août 2016. Hammami a parlé de la séance du retrait de confiance au gouvernement Essid. Il a expliqué les causes du refus de vote du bloc du Font populaire. 

 


D’emblée, Hammami dit que le Front Populaire a boycotté le vote parce qu’il jugeait que la séance en elle-même n’avait aucun sens ! « La décision est prise d’avance, elle a été discutée et prise dans les coulisses de la coalition au pouvoir. L’assemblée n’est autre qu’une couverture pour donner un aspect légal à cette décision§

Nous autres au Front, n’adhérons pas à ce genre de mascarade. Et nous savons pertinemment bien que nos voix ne changent rien et que nous représentons une minorité au sein de l’ARP. Mais, nous n’acceptons tout de même pas que l’assemblée soit utilisée de cette façon. Nous ne participons pas aux mises-en scènes », dit-il.

 


On ne cautionne pas Essid, mais...

 


Jilani Hammami ajoute que ce gouvernement est "voué à l’échec parce qu’il estime qu’il sera gouverné depuis le palais de Carthage. Le chef du gouvernement sera à 95% choisi par le président. Le gouvernement sera juste un prolongement du pouvoir présidentiel que BCE a cherché à avoir. Il lui permettra d’avoir plus de prérogatives. Et le prochain chef du gouvernement ne devrait pas, en réalité, avoir de caractéristiques spécifiques se ce n’est d’être accepté par le président, par sa famille et par ses amis et alliés au sein de Nidaa. Et, ici, l’on parle d’indices de gouvernance individualiste et présidentielle que le président veut imposer à nouveau", dit-il.

Et d’ajouter qu’il estime que la véritable raison qui a poussé à l’écartement d’Essid, c’est qu’il n’a pas été suffisamment "sous contrôle". « Les dires d’Essid durant la séance de retrait de confiance prouve qu’il n’était pas suffisemment sous contrôle de la présidence, et qu’il était sous le contrôle de quelqu’un d’autre. Donc il faut qu’il s’en aille », dit-il


Hammami a toutefois précisé que le Front Populaire n’a jamais été pour Essid. Il a précisé que ce dernier a rejeté le programme du Front avant même de désigner ses ministres. « Depuis le refus de notre programme, explique Hammami, on a compris que les objectifs du gouvernement Essid seraient différents des nôtres.

On aurait, toutefois, aimé que l’Etat ait son prestige et qu’on n’assiste pas à une pièce de théâtre aussi ridicule. Mais de la façon avec laquelle Essid a été éjecté, ça se voit qu'on a tenté de leurrer le public : on prêche le faux pour avoir le vrai ».

 

Ce gouvernement ne durera pas trois ans


Pour le leader d’Al Jabha, le prochain gouvernement ne saura pas  tenir trois ans. « Vous allez vous en souvenir : ce gouvernement n’arrivera pas à tenir trois ans. Tous les indices de l’échec existent dès le départ ! Il faut lire les lettres des intentions, notamment celle du ministre des finances, pour comprendre que le gouvernement va avoir du mal à les mettre en œuvre.
De plus, le programme et les objectifs du gouvernement Essid est le même que celui de Jomaâ et de Ben Ali. Et c’est le même programme qui figure au document de Carthage. On ne propose jamais de programme différent, or ce programme, avec la crise actuelle de la Tunisie, est totalement et tout simplement inapplicable ! Il faut changer le programme économiques sinon on va continuer à nous endetter jusqu’à la ruine. Aujourd’hui, il faut des choix nouveaux et une vision différente.


Hammami dit que pour la réussite d’un gouvernement peut importe si ce dernier est formé de technocrates ou de politiciens, ce qui prime, est le programme ! « Ce ne sont pas les personnes qui changent la donne, mais le programme. Et on a donné des propositions détaillées et des techniques, mais  ceux qui ont gouverné ne veulent pas changer !

Aujourd’hui, il faut des liquidités dans le circuit économique officiel du pays. Il faut penser à intégrer le commerce parallèle dans l’économie légale. Il faut repenser la fiscalité et les impôts, etc.

Je ne dis pas que nous sommes les seuls à pouvoir appliquer ce programme, la Tunisie est riches en compétences, mais il faut juste qu’il y ait la volonté.

share