L'Airfryer, 'star des cuisines'... Allié santé ou risque caché ?
L'Airfryer, cette friteuse à air chaud qui permet de cuire les aliments avec peu ou pas du tout d'huile, a conquis de nombreuses ménagères qui en font désormais la "star" de leur cuisine
Cette "trouvaille", dont le nom anglais signifie littéralement «friteuse à air», est supposée relever les friteuses traditionnelles, pointées du doigt pour leur risque accru de provoquer le cancer. Mais qu’en est-il vraiment de cette machine ? Faisons le point.
Friteuse traditionnelle et risque de cancer
L’impact des friteuses classiques sur la santé a été largement étudié. Plonger des aliments dans de l’huile brûlante entraîne la formation de substances potentiellement cancérigènes telles que :
L’acrylamide, qui se forme lors de la cuisson à haute température des aliments riches en amidon (pommes de terre, pain, céréales). Classé comme « probablement cancérigène » par l’OMS, il est associé aux cancers du pancréas, de l’endomètre, du sein, des ovaires et de l'œsophage.
Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), produits lorsque les graisses brûlent.
Les aldéhydes et les amines hétérocycliques (HCA), qui apparaissent avec la cuisson à haute température des aliments riches en protéines.
Les acides gras trans, néfastes pour la santé cardiovasculaire et suspectés de favoriser certains cancers.
L’Airfryer et l’acrylamide : un risque sous-estimé ?
L’Airfryer est souvent présenté comme une alternative plus saine, mais l'est-il réellement ?
Des études montrent des résultats contrastés. Certaines affirment que la cuisson à l’Airfryer réduit la formation d’acrylamide, par rapport à la friture traditionnelle, tandis que d’autres indiquent le contraire.
Selon l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), les friteuses à air chaud pourraient même produire 30 à 40% d’acrylamide, plus que les friteuses classiques. La raison ? La température de cuisson.
Une étude de janvier 2024 confirme que l’Airfryer peut générer plus d’acrylamide que la friture à l’huile. Lors des tests, la température de l’huile ne dépassait pas 190 °C, tandis que l’air de la friteuse à air atteignait parfois 229 °C, favorisant ainsi la formation de cette substance.
Moins d’huile, moins de dangers ?
L’un des principaux avantages de l’Airfryer est son faible besoin en huile, ce qui réduit la production de certaines substances nocives :
- Moins d’hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) : Ces substances se forment surtout lorsque l’huile brûle, un phénomène rare avec l’Airfryer.
- Moins d’aldéhydes : L’oxydation de l’huile libère des aldéhydes, mais leur présence est limitée avec une cuisson à air chaud.
Le véritable problème : la température
Si l’Airfryer limite les risques liés à l’huile, il pose un autre problème : les températures élevées.
Dès 175-180 °C, la formation d’acrylamide, d’aldéhydes et de HAP augmente. Or, l’Airfryer atteint souvent ces températures, tout comme une cuisson à la poêle.
Comment limiter les risques ?
Que vous utilisiez un Airfryer, une friteuse ou une poêle, voici quelques conseils pour réduire la production de substances potentiellement cancérigènes :
- Trempez les pommes de terre dans l’eau avant cuisson pour éliminer une partie de leur amidon.
- Réduisez la température de cuisson : Idéalement 120 °C, et jamais au-delà de 175 °C (ou limitez la durée).
- Utilisez peu d’huile pour limiter la formation de composés toxiques.
- Placez votre Airfryer sous une hotte allumée pour éviter d’inhaler les fumées.
- Limitez votre consommation d’aliments frits : Pas plus d’une fois par semaine.
Verdict : Airfryer ou friteuse, le choix de la modération
L’Airfryer reste une alternative plus saine que la friteuse traditionnelle, mais il n’est pas sans risques. La clé pour préserver votre santé ? Maîtriser la température et varier les modes de cuisson (vapeur, grill, four…).