Les jeunes médecins en grève

Les jeunes médecins tunisiens ont entamé, ce lundi 21 avril 2025, une grève dans l’ensemble des hôpitaux universitaires et facultés de médecine du pays. Le mouvement, lancé à l’appel de l’Organisation tunisienne des jeunes médecins, vise à dénoncer la précarité de leurs conditions de travail et l’inertie des autorités.

Dans une intervention dans  Sbeh Ennes, le vice-président de l’Organisation, Bahaeddine Rabii, a précisé que les revendications en question remontent à plusieurs années. "Face à l'absence de réaction du ministère de tutelle, nous avons été contraints de recourir à la grève", a-t-il déclaré.
 

Arriérés et salaires jugés 'dégradants'

Parmi les réclamations, figurent notamment le paiement des gardes hospitalières non réglées depuis 2018 pour certains médecins, ainsi que la régularisation des indemnités dans près de 60% des établissements hospitaliers.

Les jeunes médecins revendiquent, également, une revalorisation de la rémunération horaire des gardes, actuellement comprise entre 1 et 3 dinars de l’heure. Une rétribution qu’ils jugent inacceptable, au regard de l’importance de leurs responsabilités.
 

Service civil et validation des stages dans le viseur

L’Organisation demande aussi une révision du système de service civil obligatoire, notamment des critères d’exemption, jugés discriminatoires. Elle plaide pour une revalorisation du salaire durant cette année, actuellement plafonné à 750 dinars mensuels.

Autre point de discorde : le processus de validation des stages hospitaliers. Selon Rabii, l’absence de critères objectifs place les jeunes médecins à la merci des chefs de service, qui ont le pouvoir exclusif d’approuver —ou non— les stages, sans possibilité de recours. Une situation que l’organisation qualifie de "porte ouverte aux abus de pouvoir".
 

Services d’urgence maintenus

Durant la journée de grève, seuls les services d’urgence continueront de fonctionner normalement. Dans les autres services, seules quelques gardes seront assurées.