Rome minimise l'impact possible des droits de douane américains
La cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni, a minimisé ce vendredi, l'impact possible des nouveaux droits de douanes américains, estimant qu'il est "possible d'y faire face" et qu'il ne faut pas céder à la panique.
"Il y a quelques jours, lors d'une audition devant le Parlement européen, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a déclaré qu'un droit de douane américain de 25% sur les importations en provenance d'Europe réduirait la croissance de la zone euro d'environ 0,3% la première année+", a déclaré Meloni lors d'un Conseil des ministres, selon une source gouvernementale.
"Ainsi, des droits de douane de 20% devraient entraîner une réduction du PIB européen inférieure au 0,3% estimé jusqu'à présent. Il s'agit certes d'un impact significatif, mais d'un ordre de grandeur auquel il est possible de faire face", a commenté la cheffe du gouvernement italien.
Le président américain Donald Trump a signé mercredi un décret prévoyant notamment 20% de taxes additionnelles sur les marchandises arrivant aux Etats-Unis en provenance de l'Union européenne.
Meloni a également appelé à ne pas céder à la panique et a estimé qu'il est "important de ne pas amplifier davantage l'impact réel de la décision américaine".
Comme les exportations italiennes vers les Etats-Unis représentent environ 10% du total, les nouveaux droits de douane "pourrait peut-être réduire cette part d'exportation, mais il est encore trop tôt pour quantifier l'effet et comprendre dans quelle mesure nos produits seront réellement pénalisés", a-t-elle dit, selon la même source.
Dans ce contexte, elle a décidé la création d'un groupe de travail réunissant ses plus proches collaborateurs, ses deux vice-Premiers ministres et les principaux ministres, dont ceux de l'Economie et des Entreprises, pour examiner les conséquences de la nouvelle politique commerciale américaine.
Ce groupe de travail, qui sera "engagé en priorité sur cette question", se réunira lundi, tandis que les représentants des filières qui risquent d'être les plus touchées seront convoqués mardi au siège du gouvernement.
"L'objectif est d'avoir une idée aussi claire que possible, le plus rapidement possible (...) de l'impact et des secteurs les plus touchés dans les différents scénarios", a souligné Meloni, appelant à une approche unitaire européenne dans les négociations avec Washington.
La Banque d'Italie a pour sa part abaissé vendredi sa prévision de croissance pour la péninsule en 2025 à 0,5% contre 0,7% auparavant en raison des nouveaux droits de douane américains.
(avec AFP)