L'art, rap en tête, sous haute surveillance dans L'Est de la Libye
Les autorités de l’Est de la Libye ont interdit aux rappeurs de produire ou de diffuser des chansons, à condition de ne pas enfreindre les bonnes mœurs, de ne pas porter atteinte à la pudeur publique et de ne pas violer les valeurs et l’éthique de la société libyenne.
Elles ont, également, imposé aux chanteurs de ce genre musical d'obtenir l’approbation du ministère de la Culture et des services de sécurité compétents, avant de diffuser leur produit.
Dans un communiqué, publié jeudi soir, le ministère de l’Intérieur du gouvernement de l’Est libyen a indiqué que cette décision avait été prise, après la récente prolifération de chansons de rap, dont certaines contiennent des paroles obscènes, "violant les valeurs sociétales, encourageant l’exploitation des mineurs, ou incitant directement des individus à commettre des délits, via les réseaux sociaux, à la prostitution des moins de 18 ans, ainsi qu’au suicide ou à la rébellion contre la famille et la société", relève le communiqué.
Le ministère a, également, précisé que cette mesure s’inscrit, dans le cadre de l’application de la loi libyenne, qui, dans plusieurs de ses dispositions, vise à préserver les bonnes mœurs. Elle se conforme aussi à la déclaration constitutionnelle, qui oblige l’État à respecter les droits de l’homme et ses libertés fondamentales, à condition que cela ne porte pas atteinte aux bonnes mœurs ni ne soit en contradiction avec l’islam, selon le texte du communiqué.
En conséquence, le ministère a affirmé qu’il est interdit de présenter des spectacles de théâtre, des représentations artistiques, musicales, de danse ou de chant, que ce soit en public, dans les médias ou sur les réseaux sociaux, sans obtenir, au préalable, l’autorisation des autorités compétentes.
Les mêmes autorités avaient déjà mis en garde contre les célébrations du Nouvel An et lancé une campagne de saisie des produits liés à ces festivités, sous prétexte qu’ils étaient "contraires à la charia"; une décision qui a suscité de nombreuses réactions.