Affaire du complot : Abbou plaide pour des audiences publiques
L’avocat, ancien ministre et militant politique Mohamed Abbou s’est exprimé, ce vendredi 11 avril 2025, dans l’émission Midi Show sur les derniers développements liés à l’affaire dite de "complot contre la sûreté de l’État". Il a insisté sur la nécessité de tenir des audiences publiques, avec la présence effective des accusés.
Selon lui, la comparution des prévenus devant la Cour ne devrait faire l’objet d’aucune discussion, cela étant un droit fondamental garanti par la loi. Il a rappelé que leur absence est en contradiction avec l’article 141 bis du Code des procédures pénales.
Abbou a précisé que le recours à la visioconférence ne peut se faire qu’avec l’accord des accusés et uniquement en cas de menace sécuritaire, comme une tentative d’enlèvement ou d’évasion. Il a, également, relevé que certains accusés n’ont même pas été convoqués à l’audience; un élément qui n’a pas encore été clarifié.
Concernant le fond du dossier, il a indiqué que la justice n’en est encore qu’au stade de l’examen de la forme juridique du procès. Il a rappelé que c’est au Conseil supérieur de la magistrature de désigner la composition du Tribunal chargé de juger cette affaire, ajoutant qu’il est juridiquement et logiquement impossible qu’un verdict soit rendu au cours de l’audience du jour.
Mohamed Abbou a, par ailleurs, dénoncé un traitement inégal à l’égard des ONG et des journalistes tunisiens déboutés de la salle d'audience, alors que les étrangers y ont eu accès.
Sur le plan politique, il a évoqué la situation actuelle en Tunisie, saluant les initiatives lancées par des personnalités indépendantes à l’adresse des partis, bien que certaines formations, comme le Parti des travailleurs, aient refusé d’y adhérer.
Il s'est aussi félicité de l’initiative de 11 députés appelant à l’apaisement et à la libération des détenus d’opinion. D’après lui, les réformes nécessaires en Tunisie ne peuvent aboutir que par de telles démarches, en insistant sur l’urgence d’instaurer un Conseil supérieur de la magistrature et une Cour constitutionnelle, piliers indispensables à toute réforme politique et judiciaire.
Pour Abbou, la voie la plus efficace vers une véritable réforme passe par le renforcement de l’indépendance de la justice et la mise en place effective des institutions constitutionnelles.