Chebba: Plus de six ans après, elle dénonce le crime de son mari...
De nouveaux rebondissements sont survenus dans l'affaire du décès mystérieux d'une sexagénaire à Chebba, gouvernorat de Mahdia, après un témoignage accablant de l'épouse d'un suspect. Cette dernière affirme que son mari a tué la victime par strangulation. Cette dernière avait été retrouvée, en juillet 2018, alors que son corps était dans un état de décomposition.
Bien que l'affaire ait été classée, en raison d'un rapport médico-légal, concluant à une mort naturelle, malgré les doutes soulevés par la famille de la victime, la Chambre d'accusation de la Cour d'appel de Monastir a décidé, vendredi dernier, de rouvrir l'enquête, sur la base de nouvelles preuves. Cette mesure a été confirmée par le porte-parole des Tribunaux de Monastir et Mahdia, Farid Ben J'ha, dans "Sbeh Ennes".
L'enquête, concernant le décès de la victime née en 1959, a été réactivée, conformément à l'article 121 du Code des procédures pénales, qui permet la réouverture d'une enquête, en cas de nouvelles preuves.
Les circonstances de la mort étaient restées floues, pendant sept ans, jusqu'à ce que, le 6 janvier 2025, l'épouse du suspect, parente de la victime (épouse de son oncle), révèle que son mari avait volé les bijoux de cette dernière, avant de l'étrangler.
Pourquoi a-t-elle gardé le silence pendant sept ans ?
Dans sa déposition, la femme a expliqué que son mari l'avait contactée pour lui annoncer l'incident, mais qu'elle avait refusé d'accepter les bijoux volés et l'avait menacé de le dénoncer. Le suspect aurait alors été contraint de restituer les bijoux, en se rendant au domicile de son oncle, qui était à l'étranger.
Dans une tentative de dissimuler le crime, le suspect aurait déplacé la victime dans la salle de bains pour faire croire à une chute et effacé ses empreintes avec une substance chimique.
Lors de son audition, l'épouse a révélé au juge d'instruction qui l'interrogeait sur sa complicité dans la dissimulation du crime, que son mari l'avait menacée de mort si elle dit quoi que ce soit.
Après avoir entendu sa version, la femme a été temporairement retenue, avant d'être libérée. Le suspect a été entendu, confronté aux preuves et aux déclarations de son épouse, et une ordonnance de détention a été émise à son encontre.
Farid Ben J'ha a précisé qu'avec la réouverture du dossier, les experts médico-légaux et les techniciens en criminalistique apporteront de nouveaux éléments, permettant de faire la lumière sur ce crime et de vérifier les accusations portées par l'épouse du suspect.