Sihem Ben Sedrine : Les séances d'écoute sont un succès
La Présidente de l'Instance de la Vérité et de la Dignité Sihem Ben Sedrine était l'invitée de Midi Show de ce mardi 22 novembre 2016 pour revenir sur les réactions suscitées par les séances d'écoute publiques.
Sihem Ben Sedrine a assuré qu'elle ne porte aucune attention aux réactions et aux critiques sur la forme. Elle attend d'avoir un compte rendu des réactions dignes d'être écoutées et qui lui permettraient de faire évoluer le travail de son instance.
Interrogée sur l'absence des trois présidences des séances d'écoute, Sihem Ben Sedrine a assuré que son instance a envoyé des invitations à ces trois instances depuis plus de deux mois. Leur absence pourrait être due aux craintes d'attaques sur le lieux de déroulement de la cérémonie.
De retour sur son rôle de coordinatrice des séances d'écoute, la Présidente de l'IVD a assuré qu'elle a rempli ce rôle pendant la première séance d'écoute parce qu'elle connaissait les dossiers des témoignages et qu'elle voulait permettre aux témoins de donner tous les détails permettant aux citoyens de comprendre le déroulement des événements.
Taher Ben Hassine n'est pas crédible
Sihem Ben Sedrine a assuré que les déclarations faites par Taher Ben Hassine sur le témoignage de Gilbert Naccache ne doivent pas peser dans l'actualité. Elle a assuré que Taher Ben Hassine n'est pas une personne crédible et ses déclarations ne devraient pas prendre une telle ampleur.
Elle a ajouté que le témoignage de Gilbert Naccache avait été validé par d'autres témoins et qu'il avait permis de connaître de nouveaux détails sur la Tunisie postindépendance.
Des critères de choix bien définis
De retour sur les méthodes de choix des témoignages, Sihem Ben Sedrine a assuré que trente-deux types d'oppression ont été classifiés par l'IVD. Les témoignages publics doivent donc refléter un de ces types lors de chaque séance.
Pour les faits récents, le travail d'investigation sur les dépassements ne sont pas encore terminés et donc l'instance se trouve dans l'impossibilité d'organiser des séances d'écoute de leurs victimes. Elle a ajouté que d'autres victimes d'oppression appartenant à d'autres courants politiques ou syndicalistes seront entendues lors des prochaines séances.
Les tortionnaires aussi témoigneront
Sihem Ben Sedrine a ajouté que les tortionnaires aussi seront entendus en séances d'écoute publiques à partir du 17 décembre 2016. Cependant, il n'y aura pas de confrontations entre les tortionnaires et les victimes. Ce choix a été fait lors des séances d'écoute secrètes et a été fait par respect aux victimes.
Elle a rappelé que chaque tortionnaire qui reconnait ses torts aura la possibilité d'être pardonné par ses victimes. Les tortionnaires qui acceptent de témoigner seront par la suite placés sous protection pour garantir leur sécurité. Ceux qui refusent de témoigner et de reconnaître leurs torts seront quant à eux transférés devant la justice.