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Alaya Allani parle de la lettre envoyée à Ghannouchi

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Alaya Allani, historien, chercheur et expert en groupes terroristes, a envoyé une correspondance aux dirigeants du mouvement Ennahdha avant l’organisation de leur prochain congrès.


"La correspondance contient trois propositions car j’ai entendu parler de la séparation entre le prêche et l’action politique au mouvement Ennahdha. Je dois rappeler que j’ai réalisé une thèse sur ce mouvement. Son évolution m’intéresse car j’ai déjà étudié toute son histoire. Lors du 9e congrès, les dirigeants du mouvement ont décidé de reporter l’examen de l’orientation du parti".


"Je n’ai pas de différend avec Ennahdha, au contraire j’ai envoyé des propositions qu’aucun membre d’Ennahdha ne pourrait donner. Ennahdha était à l’opposition puis le parti est passé au pouvoir. Il a échoué dans plusieurs points mais il a réussi dans certains points. Séparer le religieux de la politique n’est pas évident sur le plan pratique. En 2012 ce point a été évoqué, mais c’est l’avis des conservateurs était dominant. Les autres organisations politiques islamiques dans le monde arabe ont fait ce choix avant Ennahdha. La séparation était technique mais sur le plan pratique c’est un grand mensonge. Un parti politique n’a pas les mêmes objectifs qu'’une association. Si Ennahdha parle uniquement sur le fait qu’il n’accapare pas l’islam ne résout rien. Il faut expliquercomment peut-il résoudre les dossiers économiques et les autres dossiers importants".  


Alaya Allani a insisté sur les outils pratiques pour diriger un pays car le côté religieux ne peut pas être changé. La religion existe pour jouer son rôle en traçant des principes bien connus, mais tout ce qui concerne la vie de tous les jours, c'est les êtres humains qui décident.


"Mes propositions, visent à aider le mouvement à devenir un parti civil et libéral. Rached Ghannouchi se positionnait toujours au milieu, il ne voulait pas trancher dans l’orientation du parti depuis 2012. Mais les changements qui ont touché les frères musulmans et la réalité de la situation qui a changé en Tunisie ont obligé Ennahdha à changer de méthode de travail".